L’épopée dans le Mordor

Ça y est, on ne rigole plus ! Fini les plages, les bains d’eau chaude naturelle, tout ça, tout ça… Aujourd’hui, on gravit un volcan ! 20km en tout pour faire le Tongariro Alpine Crossing : découvrir les lacs acides bleu turquoise qui se cachent au sommet et parcourir un des lieux emblématiques où ont été tournées plusieurs scènes du Seigneur des Anneaux (notamment le Mordor).

Première embuscade

Pour se mettre dans les conditions optimales pour cette étape, on décide d’arriver sur place un jour plus tôt pour s’organiser et ajuster en fonction des conditions météo. On constate alors qu’on a bien fait, puisque qu’ils ont mis le holà sur le parking de départ de la rando, qu’ils ont restreint à 4h de stationnement uniquement. Il est donc maintenant impossible de faire l’ascension et le retour par le même chemin et récupérer le van à la fin de la journée… et on vous le donne en mille, ils ont décidé de mettre en place une navette payante pour vous amener au départ (et hop un petit 35$/pers dans la poche…).

On est un peu contrariés, comme la plupart des gens probablement, de se sentir pris en otage comme ça. Ce n’est pas uniquement l’aspect financier mais aussi une question d’organisation, puisque les navettes partent à des heures précises, que chacun doit se loger sur le parking de départ et que l’ensemble du troupeau est donc lancé au même moment… (à…à…à la queue leuleu… tout le monde ne s’éclate pas, non…😫)

Allez, c’est pas grave, on est chaud-bouillants ! La météo est parfaite, il n’y aura pas un seul nuage dans le ciel aujourd’hui selon les prédictions. Réveil à 5h30 du mat’ pour un départ en navette à 7h, il fait 6 degrés 😱. On croise à peu près 1000 bus qui ont déjà déposé leurs troupes (certains départs se font à 6h et plusieurs compagnies opèrent). Ça nous refroidit un peu mais pas suffisamment pour entamer notre motivation : c’est parti mon kiki ! !

La montée façon Sauron

Le début monte tranquillement, on passe à travers une végétation vraiment spécifique à l’activité volcanique fréquente, la dernière éruption ne remontant qu’à 1996 (Euh, pas de blague le volcan hein ! 😜) ! Au bout de 4km ça commence franchement à grimper : escaliers, chemin de terre et de roches avec quelques cordes d’acier pour nous aider à monter (La vache ! Ça fait les fessiers et le souffle !) On a oublié de préciser que nous étions à 1000 mètres environ à ce moment-là, et que nous avons 800 mètres de dénivelé à monter 😅

Départ du Tongariro Alpine Crossing

 

L’envers du décors : les touristes ! (Tongariro Alpine Crossing)

Ça continue comme ça pendant 2 bons kilomètres (on est mort ! Enfin, surtout Piou, puisque Sky est frais comme un gardon aujourd’hui 😜). Ça se calme un peu pour nous permette de reprendre notre souffle. Les paysages sont désertiques maintenant, il y a de nombreux débris volcaniques. La vue sur la vallée est magnifique.

 

Roches volcaniques (Tongariro Alpine Crossing)

Mais pas le temps de se perdre en contemplation ! Il y a une file indienne de gens devant et derrière nous et une nouvelle grimpette qui s’annonce… et c’est reparti pour une heure de montée encore bien raide ! (Cette rando n’est définitivement pas pour les fillettes) C’était peut-être pour ça les panneaux avant la montée : Are you really prepared ? 😜
Traversant un nuage qui a décidé de se poser là, nous arrivons alors sur une énorme étendue plate, aride, faite de terre et de roches : c’est bien simple, on se croirait sur la Lune ! C’est vraiment incroyable comme paysage, d’autant plus que le brouillard rend l’image évanescente, presque irréelle…

Paysages lunaires (Tongariro Alpine Crossing)

Nous reprenons la grimpette après cet interlude lunaire, ce qui nous permet de voir le cratère du volcan voisin entouré de nuages  et la vallée en contrebas. Nous pensons être arrivés au sommet, au Red Crater, mais il n’en est rien ! La piste se poursuit toujours plus haut, à travers un décor de roches déchiquetées et peu avenantes (on suspecte que les scènes du Mordor ont été tournées dans le coin :p).

Enfin, nous en voyons le bout : dernière montée et nous y sommes, nous allons découvrir de nos yeux ces lacs acides si intrigants et spécifiques à ce lieu. Plus que quelques mètres… et là… nous n’en croyons pas nos yeux… RIEN ! Le brouillard !!! Le même qu’au mont Hua en Chine, le même qu’aux Blue Mountains, un bon gros brouillard épais… on ne voit strictement rien à 10 mètres…
Les lacs d’un bleu turquoise si étonnant : les voilà ! 😂😂

Le magnifique lac turquoise d’Emerald Lakes… (Tongariro Alpine Crossing)

Damned ! Même le Visitor Center nous avait assuré un temps parfait, il n’y avait pas un seul nuage dans le ciel au départ de la rando, on y croyait… et puis notre malédiction des montagnes a encore frappé ! Un volcan, ça n’est pas vraiment une montagne pourtant !! 😫
Sur notre échelle de Hans et par pure mauvaise foi, nous décidons à ce moment-là de mettre un triple zéro ! Pour de vrai, ça tournerait plutôt autour de 4/10…

La descente aussi longue qu’un épilogue

Bon bah y’a plus qu’à descendre pendant 10km maintenant. Autant d’efforts pour ça 😡 ! La pente est vraiment raide par endroit et comme pas mal d’autres randonneurs, Piou nous fait quelques belles glissades (mais pas de bobos, grâce au popotin rembourré 😉) Sky quant à lui, se prend pour un skieur et avale la descente sans difficulté grâce à une technique de glissé-décalé inédite.

Après 3km, nous voyons enfin le bout du tunnel, ou plus précisément, la fin du nuage (oui ce petit emmerdeur, y a pas d’autre mot, était juste coincé sur le haut du volcan ! 😜). La pente s’adoucit et au détour d’un virage, une vue magnifique sur le lac Rotoaira , et le lac Taupo au loin derrière, s’offre à nous. S’ensuit une trèèèèès longue descente en lacets assez monotone dans un paysage de petits arbustes.  La fin de la randonnée se termine dans la forêt et ne nous emballe pas des masses. Le terrain n’est pas très agréable à descendre, entre escaliers et racines à enjamber et nous apparaît vraiment longuet.

Vue sur la vallée et le lac Taupo tout au fond

 

La descente en lacets vers Ketetahi

Bilan des courses

Nous attendions beaucoup de cette randonnée mythique et nous sommes déçus.

Évidement le brouillard y est pour beaucoup, mais même sans ça, la nouvelle organisation imposant l’usage de navettes, la quantité astronomique de personnes sur le trek (la sensation d’être dans un parc d’attractions nous apparait  assez peu compatible avec les grands espaces sauvages) et la descente qui n’en finit pas (mais qui finit d’achever nos genoux en revanche) réduisent considérablement selon nous, le charme et la valeur attendue de ce « must do » de la Nouvelle Zélande. Ou quand trop de tourisme tue le tourisme

On est content d’avoir été au bout de cet effort physique mais si on avait su… bah on s’rait pas v’nu ! 😉

 

Illustration en vidéo!

Next Step

Du vin et des phares, nom de dieu !

Infos utiles et bonnes adresses

Camping Mangahuia : 13$ pp, toilettes sèches et c’est tout ! Mais c’est le moins cher des campings proche de la rando.

Vous en voulez plus ?

Si vous voulez en voir plus en images : c’est par ici

 

2 thoughts on “L’épopée dans le Mordor

  1. Maintenez vous avez compris ce qu’a enduré Frodo! avec un putain d’anneau autour du cou en plus!!

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