A la découverte du Red Center

Le Red Center est le nom donné à la partie central de l’Australie, située au sud du Northern Territory. Son nom fait référence à la couleur de sa terre, mais il est plus particulièrement connu pour être le berceau d’une grande partie  des tribus aborigènes, et dont Uluru, le célèbre « gros rocher rouge » est devenu un des emblèmes de l’Australie.
Après de nombreuses journées de route, nous entrons enfin dans le centre Australien !

Un désert non désertique

Haaaa le désert australien, les dunes de terre rouge, aride, la chaleur caniculaire, tout ça tout ça… et bien rien du tout ! Lorsque l’on pense désert, on imagine des dunes de sable à perte de vue ou des kilomètres de roches sans âme qui vive, une chaleur à crever et un soleil brûlant, alors que le désert revêt en fait différents visages.

Bien entendu le désert australien existe, mais contrairement à ce que nous pensions, le Northern Territory nous a fait traverser plus de prairies et de savanes que de zones désertiques à proprement parler, et ce paysage que nous connaissions déjà si bien n’a que peu évolué en entrant dans le Red Center. En Australie, le terme consacré pour évoquer ces paysages semi-arides quasiment inhabités, est le « bush ». Ces endroits sont peuplés d’une végétation spécifique (graminées et acacias essentiellement : il y en a plus de 1000 espèces répertoriées rien qu’en Australie !!), qui fait fi de l’eau et de la chaleur et se montre vraiment présente malgré ce climat hors du commun.

Tant est si bien que nous sommes franchement étonnés de voir autant d’arbres, plantes et arbustes partout sur notre chemin. Bon évidemment, il n’y a pas une diversité énorme mais quand même ! Bien qu’il pleuve globalement très peu, les précipitations permettent à ces plantes de faire les réserves d’eau nécessaires à leur survie pour les mois arides, un peu aidées également par la rosée matinale ❄ (oui oui, de la rosée !). Parce qu’en ce qui concerne la chaleur caniculaire… comment dire ? Bah, on a ressorti les duvets 😱 L’amplitude thermique est impressionnante ! La chute des températures est vertigineuse dès la tombée de la nuit, où nous perdons presque 20 degrés. Les 25 affichés en journée sont plutôt agréable, surtout pour visiter, mais à l’ombre avec le vent, on supporte bien une petite laine et on ne s’attendait vraiment pas à ça ! 😉

Joli contraste sur la route (Red Center)

 

En route vers Kings Canyon (Red Center)

SOS Voiture abandonnée

Après notre arrivée à Alice Spring, nous n’avons pas fini de rouler, puisqu’il nous reste encore 1000km, au bas mot, pour découvrir les parcs nationaux de la région. Sur la route, après les kangourous, les wallabies, les vaches et même les chevaux écrasés, nous avons maintenant droit aux carcasses de voitures ! Nombreux sont ceux qui roulent ici sans assurance et pour qui l’accident est synonyme de gouffre financier. En cas de confrontation avec un animal sauvage ou de tonneau (il y a également un nombre incalculable de pneus éclatés), une des solutions semble donc de laisser son véhicule à l’abandon sur le bord de la route, d’enlever les plaques, voire de limer certains numéros caractéristiques de la voiture. Et des épaves de ce type, les quatre roues en l’air, on en a vu un paquet !
On croirait pas comme ça mais finalement, les routes australiennes regorgent de surprises ! 😜

West MacDonnell National Park

Après un petit tour au Visitors Center d’Alice Spring, nous partons donc à la découverte du parc national le plus proche de la ville. Assez peu connu et laissé dans l’ombre du gros caillou qu’est l’indétrônable Uluru quelques centaines de kilomètres plus loin, le parc de MacDonnell n’a pas à rougir de ses paysages. La route est magnifique et serpente dans la chaîne de montagne (une fois n’est pas coutume…), et ça fait tellement plaisir après ces milliers de kilomètres de lignes droites ! 😊

Nous ne pouvons malheureusement pas faire tous les points de vue (absence de 4×4 oblige) mais nous découvrons néanmoins de beaux endroits : le lookout de Neil Hargrave, Ellery Creek Big Hole avec sa jolie piscine naturelle et le point de vue à 360 degrés de Cassia Hill près de Simpsons Gap. En vous limitant aux principaux spots, c’est une excursion totalement faisable en une journée depuis Alice, même si on a préféré pour notre part, rester une nuit sur place pour profiter tranquillement de la fin d’après-midi et d’une jolie nuit étoilée. 😊

Simpsons Gap (West MacDonnell National Park)

Kings Canyon

Nous poursuivons notre chemin vers Kings Canyon. Cette formation de grès rouge millénaire est gigantesque, et même si l’aspect royal de son patronyme n’est que le fruit du hasard (il fut nommé ainsi par l’explorateur Ernest Giles en 1874 car c’était le nom d’un de ses meilleurs potes), il faut reconnaitre qu’il le porte plutôt bien !

La cité perdue (Kings Canyon, Watarrka NP)

Une randonnée de 3-4 heures (la Rim Walk) amène au sommet puis longe la paroi vertigineuse, vraiment impressionnante, et permet de découvrir les dômes de grès créés par les vents et l’érosion qui font la particularité du lieu et lui confère le surnom de « cité perdue ». Au fond du canyon, on peut accéder au Jardin d’Eden, une piscine naturelle entourée de végétation abondante (un peu moins impressionnant que ce qu’on imaginait, mais c’est agréable de trouver un peu d’ombre ! 😉)

Un lieu à ne manquer sous aucun prétexte, selon nous, lorsque l’on visite la région.

Sky l’explorateur (Kings Canyon, Watarrka NP)

Le grand rouge et ses compagnons

Le Favori

Ça y est, nous y sommes ! Uluru se dresse devant nous, et c’est vrai qu’il est impressionnant ce gros rocher rouge ! Mais qu’a-t-il donc de si extraordinaire nous direz-vous ? Et bien plusieurs choses…

Déjà, c’est un Inselberg ! Un quoi ?!? Une sorte de montagne miniature (348m quand même 😊), solitaire en plein milieu du bush. Pas une chaîne de montagne comme on les connaît par chez nous mais juste un seul rocher à 25 kilomètres à la ronde.

Secundo, il n’y a quasiment aucune végétation dessus, contrairement à ses alentours fournis. Ses parois abruptes ne laissent presque aucune chance aux racines de s’y accrocher.

Tertio, son apparence ressemble à s’y méprendre à de la peau de crocodile ou de dragon, plutôt qu’à de la roche. Ce grès formé de multiples couches, un peu comme de l’ardoise, s’apparente à une sorte de peau rugueuse, comme une multitude d’écailles.

Pour finir, ce gros caillou revêt une dimension symbolique. Lieu sacré pour le peuple aborigène Anangu, qui y pratique encore certains rituels et cérémonies et il leur a été pris, puis rétrocédé par les australiens en 1985 (moyennant un bail d’exploitation de 99 ans). Beaucoup de polémiques tournent autour de ce monolithe, opposant son attrait touristique indéniable et la manne financière qui l’accompagne à son aspect sacré et intouchable pour le peuple aborigène.

Un caillou pas comme les autres en somme ! 😉

Nous approchons du but ! Uluru en ligne de mire

Comme on commençait à s’encroûter un peu, assis dans notre van pendant des jours à avaler des kilomètres (oui alors Sky précise que Piou a manifestement oublié la marche de la veille à Kings Canyon…), on décide de faire une rando, alors hop hop hop c’est reparti ! Nous prenons le chemin faisant le tour d’Uluru en 10km (nommé judicieusement le Base Walk), et comme ce n’est que du plat c’est assez facile (faut bien se remettre en jambes 😉). On ne va pas se mentir, cette balade n’est pas extraordinaire tout le long : le démarrage se fait sur la Mana Walk (la plus touristique, avec une visite guidée et gratuite par un ranger tous les jours à 10h) mais les paysages n’évoluent pas beaucoup L’avantage, c’est que c’est plutôt paisible et qu’il y a peu de touristes ! Mais si vous êtes pressés (ou en mode flemasson), vous pouvez faire la Mana Walk au 1er parking, puis la Kuniya walk et Mutitjulu Waterhole de l’autre côté ( il y a un parking).

On fait notre pause déjeuner en regardant des gens gravir Uluru malgré les panneaux géants expliquant que ça serait vraiment gentil de ne pas le faire par respect pour les Anangu qui le considère comme sacré…, puis on file se cultiver un peu au Cultural Center. Il est plutôt bien fait et intéressant pour connaître le point de vue aborigène sur la question et en apprendre un peu plus sur leurs liens avec  ces terres. On est d’ailleurs assez surpris d’y découvrir une conviction profonde de détenir la vérité (un des textes indiquant par exemple que « la gestion partagée du parc, c’est faire ce que les Anangu savent être la bonne chose »), que l’on a plutôt l’habitude de voir dans nos cultures occidentales avec notre tendance à imposer nos idées pour le bien d’autrui. 😉

Paysages désertiques aux pieds d’Uluru

Les challengers

A 25km d’Uluru, se trouve un massif de roches, un peu du même type, mais composé cette fois-ci de multiples dômes : Kata Tjuta (également appelé Monts Olga). C’est un endroit étonnant, avec ses 36 sommets, qui donne l’impression de s’enfoncer dans une sorte de cité futuriste faite de roches. Nous parcourons plusieurs kilomètres au cœur de ces roches rouges vraiment magnifiques. On conseille d’ailleurs de faire en entier la marche « Valley of the Winds », plutôt que de faire demi-tour au Karingana Lookout.

Panorama de Kata Tjuta

 

Multiples dômes à Kata Tjuta

Kata Tjuta est donc un indispensable complément à une visite d’Uluru, tous deux étant impressionnants et surprenants. Cette nature hors du commun a d’ailleurs inspiré une multitude de légendes et l’art aborigène encore de nos jours. Les Anangu vivent depuis plusieurs milliers d’années en symbiose avec cette terre ancestrale.

Next Step

L’Australie, c’est fini ! Les arbres métalliques, ça risque de nous changer un peu.

Les photos complémentaires

Comme d’habitude, on vous ressert en images sur notre page photo !

Infos utiles et bonnes adresses

West MacDonnell NP

Neil Hargrave Lookout : Superbe spot pour le coucher et lever du soleil. Stationnement avec pas mal de place, tables et poubelles mais pas de WC. Un peu à l’écart de la route et en plein centre du parc

Uluru (Ayer Rocks)

Sandy Way Rest area : un joli spot pour le coucher ou le lever de soleil avec la vue sur Uluru et Kata Tjuta même si l’arrêt est en bord de route et sans toilette (possibilité en 4×4 d’avoir des places beaucoup plus sympas). 40km de l’entrée du parc

Ayers Rock Campground : Très grand camping hyper bien placé à quelques kilomètres de l’entrée de parc. Toutes les commodités pour 25$ sur l’overflow (en se mettant proche de l’entrée, les amenities ne sont vraiment pas loin)

 

 

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