En direction de la frontière nord

Nous poursuivons notre voyage en Guyane Française en longeant la côte vers le nord. Pour dire vrai, il n’y a pas vraiment le choix puisqu’il n’y a qu’une seule grosse route et en plus elle n’est même pas côtière… bravo les mecs ! 😳

 

Sinnamary

Si les grosses villes ne nous ont pas beaucoup plus, certaines villes secondaires sont beaucoup plus agréables. Nous avons beaucoup apprécié la petite ville tranquille de Sinnamary et ses environs. Tranquille, c’est le moins qu’on puisse dire puisque nous apprenons avec étonnement que la ville située à seulement 45km de Kourou n’a quasiment aucune couverture téléphonique. Selon les locaux, la construction du barrage-usine hydroélectrique sur le Sinnamary en 1994 (réalisé pour répondre à une demande énergétique croissante du CSG, pour une majeure partie) aurait eu un impact très important sur l’environnement, mais malheureusement les pauvres ne semblent pas avoir obtenu beaucoup d’avantages en retour…

Une promenade en pirogue nous a permis de découvrir ce très joli fleuve et les ibis rouges qui y résident, espèce en voie d’extinction car largement braconnée pour ses plumes rouges. Leur couleur si particulière est liée à leur régime alimentaire, essentiellement constitué de crustacés, mais en captivité leur belle couleur pâlie progressivement. Le soir venu, nous nous sommes délectés de succulents poissons du coin, parce que c’est pas tout ça mais la pirogue ça creuse, puis nous avons passé la nuit dans un gîte très chouette tenu par des apiculteurs qui nous ont régalés de leur miel au petit déjeuner ! 😋

Pont au dessus du Sinnamary

 

Ibis rouges sur les bord du Sinnamary

Gavés de miel tel Winnie l’ourson, nous décidons de faire une petite balade dans le marais de Yiyi. La promenade est plutôt sympa mais vite avortée par une attaque de moustiques spectaculaires. C’est bien simple, pendant que nous courrions pour sortir de ce guêpier, une nuée noire s’étalait derrière nous. Plutôt que de tuer les pauvres ibis, ils feraient bien mieux de braconner ces fuc**** moustiques 😭.

Au fur et à mesure de notre voyage nous tentons d’appréhender la culture du pays et ça n’est pas facile facile. Bien qu’on ne se sente pas en réelle insécurité, il plane parfois une ambiance pas tout à fait rassurante, dans les villes principales en particulier. Sur la route nous croisons de nombreux piétons armés de machettes, ce qui n’apaise pas forcément les esprits…
En revanche, nous nous sommes attardés sur une habitude plus qu’étonnante : le guyanais ne promène pas son chien… ici, le comble du chic est d’avoir une picolette ! Mais qu’est-ce que c’est ?? La picolette est un petit oiseau connu pour son chant mélodieux. L’idée est de la promener dans sa cage un peu partout, pour qu’elle s’habitue aux personnes et aux bruits. Elle est l’objet de toutes les attentions et considérée ici comme le véritable ami de l’homme.

Madame la Picolette : L’oiseau chanteur de Guyane

Saint-Laurent du Maroni

Après une étape à d’Iracoubo pour y voir son église, nous arrivons à Saint Laurent du Maroni. Encore une fois, on essaye de se répéter que la Guyane c’est la France… Administrativement peut-être mais la réalité semble tout autre. Une bonne partie des routes ne sont pas goudronnées, tout à l’air de bric et de broc et il règne une ambiance de clivage social difficile à encaisser. Le fossé parfois important entre les “riches” et les “pauvres”, entre les “métro” et les “guyanais” engendre une certaine violence et par moment un sentiment d’insécurité vous tenaille.
Nous retrouvons des amis expat pour quelques mois dans le quartier très animé de la Charbonnière. Nous avons de la chance, il y a ce weekend un festival de rue très sympa et l’ambiance y est bonne enfant.

Débarquement à Saint-Laurent-du-Maroni

 

Carnaval dans les rues de Saint-Laurent-du-Maroni

Le lendemain, nous arpentons la ville et ses batiments coloniaux très bien entretenus et le marché de la ville pour se préparer un pique-nique en bord de rivière à la crique Crevette (qu’on a un peu galéré à trouver 😜). Saint-Laurent est la ville qu’on a préférée, avec un quartier plutôt joli et un autre plus animé.

Magnifique bâtiment public traditionnel à Saint-Laurent-du-Maroni

Mais la ville nous dévoile une autre facette derrière les magnifiques façades: nous partons visiter les bâtiments du bagne de Guyane ! On apprend notamment que la ville de Saint-Laurent a été totalement bâtie par des bagnards (et a eu un statut unique de commune pénitentiaire). Nous découvrons également que le bagne n’a fermé que dans les années 50 ! Le camps de la transportation est un lieu incontournable de Saint-Laurent-du-Maroni, marqué par une histoire terrible : celle des bagnards.
A leur arrivée de métropole, ils étaient débarqués ici. Après une visite médicale, on les répartissait dans les différents centres pénitentiaires de Guyane. Relégués, ils restaient pendant de très nombreuses années enfermés dans les camps et promis au travail forcé sous un climat infernal. Libérés, ils étaient de toute façon condamnés à vivre sur cette île pour le moins hostile et sans aucun avenir…

Libérés ? mais pour aller où ? (Camp de la transportation à Saint-Laurent-du-Maroni)

 

Succession de cellules sur la place de la guillotine (Camp de la transportation)

Dans les alentours nous découvrons Javouhey. La ville est surtout connue pour son marché Hmong (une communauté asiatique qui gère la majeure partie de l’agriculture guyanaise). Nous profitons d’un spot idéal au bord de l’eau, le temps est superbe et on se régale !! Un dimanche paradisiaque ! 😊

Nous terminons notre périple à l’extrême nord du pays, à la frontière du Surinam. A bord d’une pirogue et en compagnie d’un guide local, nous descendons un bout du fleuve Maroni. Il nous fait visiter une île et nous explique le processus de construction des pirogues, nous découvrons l’arbre de noix de cajou et des manguiers gargantuesques. Nous avons également l’occasion d’accoster au Surinam de l’autre côté de la rive et de traverser un village amérindien. Cette balade est l’occasion pour nous d’en apprendre un peu plus sur la palette multiculturelle de cette région d’outre-mer enclavée, où l’immigration est incessante et l’intégration difficile à mener.

Sur une plage abandonnée…

 

Une fois qu’on aura mangé toutes ces mangues, on aura plus faim…

Nous terminons notre route vers le Nord-ouest et rejoignions Awala-Yalimapo, où il est possible d’observer les tortues Luth sur la plage (quand c’est la saison !!). Moralité il n’y avait pas de tortues, et le lundi tout est fermé visiblement en Guyane ! 😂 Du coup, on a fini dans un resto asiatique (très bon cela étant dit) qui nous a servi de repère pour le midi et le soir !

 

Allez chiao la Guyane française !

 

Nos bonnes adresses et infos

A Sinnamary

La ferme de Bruno et Josefa Gaucher : Gîte très sympa dans un cadre arboré tenu par des apiculteurs. Leur miel est à vendre et il est absolument excellent !!

Eco-Lodge L’Oiseau de Paradis : Le cadre est magnifique et le restaurant vraiment très bon et d’un bon rapport qualité-prix.

Restaurant Chez Mya : Excellent petit restaurant typique et bon rapport qualité-prix. Il est aussi possible d’y acheter des sandwich à emporter.

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