La Malaisie sur Bornéo

Deux bus, un avion et un taxi plus tard, nous voici à Kuching, capitale du Sarawak (province malaisienne située sur l’île de Bornéo). Nous avons un peu d’avance sur notre planning et nous décidons de rester dans les environs de Kuching pendant les 8 jours qu’il nous reste, avant de nous envoler vers Bali.
La ville est un bon point de départ pour tout un tas de visites aux alentours et s’avère finalement assez sympa au quotidien : une promenade en bord de rivière, quelques musées, pas mal de petites échoppes de boissons et de bouffe pas chères, c’est validé ! 😊

L’imposant parlement de Kuching, où ne bossent que 50 personnes 😂 (Sarawak)

Visite de la ville de Kuching

Pour se cultiver et comprendre un peu mieux les particularités du Sarawak, nous décidons de visiter les différents musées gratuits de la ville. Le Musée de l’Islam puis le Chinese Museum nous en apprennent un peu plus sur l’immigration spécifique de cette province et les coutumes de chacun. Plusieurs ethnies chinoises se sont implantées sur Bornéo au début du XIXème siècle et une seconde vague est arrivée au début du XXème, ce qui fait que presque un quart de la population du Sarawak est chinoise !
Nous découvrons également que contrairement à la péninsule Malaisienne, l’Islam n’est ici pas majoritaire : il y a pratiquement 40% de chrétiens (nous sommes réveillés chaque matin par les cloches de l’église, ça nous change de l’appel à la prière musulmane et des cantiques bouddhistes 😉), majoritairement au sein des descendants des tribus locales christianisées dès la fin du 19ème siècle (répartis entre catholiques, protestants, méthodistes, mormons, etc…). Viennent ensuite les musulmans (30%), les bouddhistes (15%), taoïstes, hindouistes mais aussi animistes. Cette diversité ethnique et religieuse fait du Sarawak une région particulièrement tolérante, comme on a pu le constater au quotidien.

L’une des mosquées de Kuching, dans les tons roses cette fois-ci (Sarawak)

La nourriture est également un peu différente de celle de la péninsule malaisienne, certains mets sont vraiment typiques du Sarawak et liés à la présence de ces différentes ethnies. Nous décidons d’ailleurs de prendre un cours de cuisine, pour revenir à la maison avec tout plein de nouvelles recettes à tester !

Stand d’épices sur le marché (Kuching, Sarawak)

Nous visitions également le musée du textile, vraiment très intéressant en ce qui concerne les tenues de mariage traditionnelles, qui sont toujours utilisées par certains dans le cadre de cette grande occasion.
Un petit tour aux jardins des orchidées (plus feuillues que fleuries) avant de terminer cette épopée culturelle par le fort Margaret, abritant le passionnant musée sur l’époque Brooke, qui a clairement marqué l’Histoire de cette région (20RM l’entrée). Une fois n’est pas coutume, les colonisateurs (James Brooke en première ligne) étaient poussé par une réelle soif ethnologique. Cet humaniste dans l’âme s’est installé sur ces terres avec la volonté d’en apprendre d’avantage sur les us et coutumes des peuples résidents et sur leur environnement avant de les réunir sous un même drapeau et de créer ainsi le Sarawak. Encore aujourd’hui, même si les habitants se sentent malaisiens, on ressent l’importance de cette appartenance régionale !

A la rencontre des basiques à Bako

Après avoir fait le tour de Kuching en long en large et en travers, on se renseigne sur les excursions possibles dans les environs. Il y a pas mal de choses, mais on se rend vite compte que les circuits proposés dont les prix sont raisonnables sont évidemment les plus touristiques et qu’en les faisant en autonomie, nous aurions peut-être la possibilité de faire la même chose à contre-courant et de diviser par 4 les tarifs annoncés ! On est bien d’accord que faire une excursion avec un guide n’a aucune commune mesure avec le fait de visiter seul, mais faut quand-même pas pousser mémé dans les orties, surtout quand les circuits sont tous identiques ! En revanche, avec un budget plus conséquent, nous pensons que ça vaudrait le coup de partir avec un guide pour 3-4 jours dans la jungle, sortir des sentiers battus et profiter, de cette façon, d’une véritable expérience.

Avec notre budget backpacker, nous avons donc décidé de nous rendre au Bako National Park par nous-même et nous n’avons vraiment pas été déçus. D’autant plus que nous avons rencontré un petit groupe de frenchies super sympas avec qui nous avons passé de très bons moments 😊.
A peine débarqués, les nasiques nous attendent sur la plage. Ce singe vraiment étonnant a un petit air de Gérard Depardieu avec son grand nez et son gros bidon. Il a également la particularité de s’endormir presque instantanément après avoir mangé. On aurait presque l’impression qu’ils sont tombés dans le coma, mais non… 10 minutes plus tard ils se réveillent, remangent un peu et pouf… ils se rendorment : dur dur la vie de nasiques 😜

Avec un nez pareil, je les fais toutes tomber (Bako National Park, Sarawak)

Nous continuons notre route et tombons nez à nez avec Monsieur le Cochon à barbe (les animaux sont vraiment bizarres dans ces contrées !). Nous ne parlerons même plus des nombreux macaques chapardeurs que nous croisons un peu partout en Asie 😉

Bonjour ! Je suis le cochon à barbe ! (Bako National Park, Sarawak)

La troupe continue sa route : nous découvrons différents environnements sur une boucle de 3,5 kilomètres où les paysages sont très variés, la ballade est vraiment agréable. Petite frayeur pour les parents de notre benjamine que nous avions perdue dans la jungle à cause d’une pause pipi impérieuse (spéciale dédicace à nos bretons) 😜 Pour finir, nous faisons un stop aux Sea Staks en bateau pour voir les magnifiques falaises découpées du Bako National Park et ses belles plages désertes.

Jolie plage de Teluk Pandan Besar (Bako National Park, Sarawak)

 

Pêcheurs au Sea Stack (Bako National Park, Sarawak)

Après une bonne heure et demie d’attente à la station de bus (qui n’en est pas vraiment une, et un chauffeur qui semblait ne jamais vouloir arriver), retour au bercail ! Nous aurions adoré passer une nuit dans le parc, ne serait-ce que pour faire un trek nocturne ou profiter des lieux en nombre réduit, mais tout était complet quand nous nous sommes renseigné ! Il n’y a en fait que quelques chambres, tout est donc rapidement rempli… En dehors de la basse saison, il faut réserver plusieurs semaines voir mois en avance !

A la rencontre des Orang Outans à Semenggoh

Nous n’en avons pas fini avec les singes 😂. Le lendemain, nous partons à la rencontre des derniers Orang-Outans en liberté (il ne reste que deux endroits dans le monde où ces primates vivent encore dans leur environnement : île de Bornéo et celle de Sumatra). Encore une fois, on se décide à y aller par nos propres moyens : le vrai bon plan est de louer un scooter, ce qui permet de s’y rendre aussi l’après-midi au cas où vous seriez passé à côté des singes le matin. Dans l’intervalle, il est possible de pousser jusqu’aux Longhouses, pour découvrir ces villages traditionnels vraiment impressionnants.

Le Semenggoh Wildlife Center est en fait une réserve complètement ouverte, sans aucune barrière, dans laquelle ils récupèrent un certain nombre de singes qu’ils soignent et réinsèrent par la suite. Afin de leur donner une chance supplémentaire de survivre pendant les mois de disette, il y a deux périodes de nourrissage par jour (uniquement quelques fruits pour les sustenter en cas de besoin). C’est pour cette raison qu’en saison des fruits, il est parfois difficile de voir les orang-outans, car ceux-ci se nourrissent très bien par eux-mêmes. 😜
1er passage au Semenggoh : nous n’apercevons qu’une demi-fesse de singe avant que celui-ci ne disparaisse complètement dans la jungle. Il n’a pas faim et ses compatriotes ne sont pas plus intéressés par la nourriture proposée. Pas grave, puisque nous aurons une seconde chance dans l’après-midi (et on croise les doigts à ce moment-là) !

En attendant que la zone réouvre pour les visiteurs, nous nous dirigeons vers le sud. Nous faisons un premier arrêt à la longhouse du village de Benuk, qui abrite des habitants de la tribu Bandayu. Le village est encore habité et peu touristique, il n’y a donc pas d’activité particulière sur le site, et dans la journée la plupart des gens sont partis travailler. En revanche le lieu est vraiment bien préservé, et la disposition singulière de ces maisons liées les unes aux autres par un gigantesque pont en bambou sur pilotis donne effectivement l’effet d’une gigantesque maison unique.
Nous continuons vers la Longhouse d’Anna Rais (la plus connue) qui est vraiment impressionnante. Elle est immense et nous avons la chance de pouvoir nous y balader presque seuls (les tours organisés la visite plutôt le matin vers 10h). Les habitants font sécher du tapioca et des piments un peu partout. On se croirait dans un village hors du temps – un peu la version malaisienne du village gaulois d’Asterix, un îlot de vie soudé au milieu de la nature. 😊

La Longhouse du village de Benuk (Sarawak)

 

La collection de crânes des chasseurs de têtes Iban (Annah Rais Longhouse, Sarawak)

Retour à Semenggoh pour une nouvelle chance, et on peut dire que nous avons eu un bol monstrueux ! Avant même le nourrissage, deux orang-outans se promènent au-dessus de nos têtes, passant d’arbres en arbres. Arrivés sur la plate-forme, ce ne sont pas moins de 6 primates que nous regardons descendre et monter à toute allure pour récupérer une banane ou une noix de coco. Nous avons même la chance de voir une mère et son petit ainsi qu’un adolescent en plein apprentissage.
Nous sommes ravis, mais ce n’est pas fini ! Nous retournons vers notre scooter lorsque nous apercevons deux nouveaux orang-outans, dont le mâle le plus gros de la réserve. Hyper impressionnant et seulement à 3 mètres de nous ! (D’autant plus il n’y a aucune barrière ou protection, les parents sont donc priés de faire très attention à leur enfants 😜)
Bon ce coup-ci, on reprend le scooter… mais c’était sans compter sur un nouveau gros mâle juste à côté du parking qui nous tient encore l’objectif pendant un bon quart d’heure ! C’était assez magique de voir ces animaux en voie de disparition dans leur milieu naturel, faire fi de la nourriture proposée et vivre leur vie. Certains chercheurs pensent malheureusement que cette espèce endémique de Bornéo risque de disparaître d’ici 2020 du fait de la réduction de son environnement naturel… on espère qu’ils se trompent et que la Malaisie parviendra à redresser la tendance 😔

Orang Outan, voleur de bananes (Semenggoh Wildlife Center, Sarawak)

 

Le plus gros mâle Orang Outan de la Réserve de Semenggoh (Sarawak)

Next Step

La Malaisie c’est fini, en route pour l’archipel aux 13000 îles !

Toutes les photos

Pour retrouver toutes nos photos de ce joli pays très diversifié, c’est par ici.

Bonnes adresses et infos

Kuching

Bornéo Delight : Très bonne adresse, vraiment pas chère et beaucoup de choix de plats et de boissons. Ouvert de 10h à 20h normalement (mais ils ferment régulièrement vers 18h).

Nyan Shin Coffee : Notre cantine du petit déjeuner (bon évidemment, il faut aimer manger des nouilles le matin 😊) Boissons et roulotte avec pas mal de choix de nouilles : 4-5RM pour le plat, ouvert uniquement le matin entre 5h et 11h. Les Hakka traditional noodle sont juste une tuerie !

Indah café : Pâtisseries et restaurant assez cher mais plutôt bon (10RM le plat environ). Ils proposent également des excursions dans la région plus privatives mais assez onéreuses, et des cours de cuisine Sarawak (180RM par personne). Ouvert jusqu’à 17h.

Open Air food Market : food court avec beaucoup de choix de plats traditionnels (5-6RM le plat) certains stands sont ouverts la journée et d’autres le soir (beaucoup de poisson en soirée).

Tropical Lodge : très bon rapport qualité prix car vraiment très bien situé. Les chambres sont propres et confortable avec la clim, mais certaines plus grandes que d’autres. Douches et wc partagés propre mais une seule douche chaude. 50RM la nuit.

Transports

Ah Hui Motor : Location de scooter à la journée pour se rendre à Semenggoh et aux Longhouses (beaucoup mieux que le bus qui a des horaires aléatoires et ne va pas jusqu’aux villages). 40RM la journée (100RM de deposit) pour une 125cc avec casque (c’est pas de la super qualité mais ça fait l’affaire).
8 à 10RM d’essence pour faire l’aller/retour.

Bus 1 ou 1bis pour se rendre à Bako National Park : 3,5RM par personne, durée 45min. 1er Bus à 7h et Dernier bus retour à 17h (parfois 17h30).

2 thoughts on “La Malaisie sur Bornéo

  1. Merci pour le clin d’oeil !!! Bonne retranscription de notre ressenti et ça va Romane n’est pas nommée 😄
    Trop de chance pour les ourangs outans 🤗🤗🤗
    Nous quittons l’île de Pangkor qui était également une chouette étape !
    Auparavant nous étions à George Town où nous avons suivi vos conseils. Nous avons bien apprécié le Just Inn ainsi que les petits dejs au chinois en face !!!
    Biz

    1. Ah ben elle était anonyme jusqu’à ce commentaire fatidique! 😀
      Contents de voir que nos écrits ont été utiles 🙂

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