Penang Island

Nous remontons la côte ouest et atteignons l’île de Penang après 2h30 de bus et une rapide traversée en ferry. Cet ancien comptoir chinois, dont le centre historique a conservé son architecture typique, a été classée patrimoine mondiale de l’UNESCO en 2008 et est devenu l’une des visites incontournables du pays.

George Town

La vie de quartiers

Le classement du vieux centre-ville de George Town (capitale de l’île) depuis maintenant 10 ans a permis d’éviter des projets immobiliers complètement déconnectés du patrimoine historique, ou de raser d’anciennes habitations typiques pour construire des centres commerciaux sous-utilisés, comme ça a pu être le cas par le passé !
George Town est une grosse ville de 700’000 habitants, assez étendue, mais pour ce qui concerne le tourisme on parle en fait évidemment, et uniquement, de son centre historique. Celui-ci possède des influences variées, en lien avec les différentes colonisations, comme à chaque fois dans ce pays. Des lieux de cultes de confessions différentes se succèdent : temples hindouistes, chinois et mosquées ne sont parfois séparés que de quelques maisons.

On trouve quelques enclaves se démarquant nettement de l’ambiance et de l’architecture chinoise : Little India, le quartier administratif britannique ou encore les clan jetties (constituées de maisons sur pilotis au bord de l’eau). Ce changement d’atmosphère se ressent particulièrement dans Little India, empli de boutiques de vêtements colorés, de marchands d’or, de nombreux restaurants indiens, et où la musique bollywoodienne résonne dans les rues à fond les ballons.

La mosquée du coin de la rue (George Town, Penang)

 

Le 32 Mansion avec son architecture britannique (George Town, Penang)

 

Fleurs d’offrandes devant le temple hindouiste (George Town, Penang)

 

Les clan jetties où résident toujours certaines familles (George Town, Penang)

Le reste du vieux centre est plus tranquille. De magnifiques temples, maisons de clan colorées ou bâtisses de grands dignitaires chinois lui confèrent une ambiance d’antan, celle des marchands, des tenues traditionnelles et des tuk tuk en bois sillonnant la ville. Malheureusement aujourd’hui les voitures et scooters ont rompu le charme et la présence des véhicules dans ces petites ruelles est assez insupportable par moment. Si seulement ce classement UNESCO avait permis la mise en place d’un centre-ville piétonnier, le décor serait parfait. On va finir par devenir allergique aux engins à moteur à force de parcourir l’Asie… 😜

La Blue Mansion de Cheong Fatt Tze et lieu de tournage du film Indochine (George Town, Penang)

 

Maisons et échoppes traditionnelles à George Town

 

Maison traditionnelle du centre historique de George Town

Un élan artistique

George Town est également très réputée pour son street art un peu particulier. Nous avions déjà vu quelques œuvres de ce type, entre peinture et sculpture à Ipoh, mais ici, il y en a un peu partout disséminées dans le quartier historique. Les premières et les plus connues ont été réalisées par le Lituanien Ernest Zacharevic. Les dirigeants ont d’ailleurs décidé, dans la même dynamique et un peu comme nous l’avions vu à Singapour, de créer des structures murales en métal (plus d’une cinquantaine quand même 😊) pour raconter l’histoire de leur ville et comprendre la culture sino-malaise. Et ils ont eu la bonne idée de répertorier une grande partie de ces œuvres sur une carte, ce qui permet de découvrir les lieux avec un petit côté chasse aux trésors vraiment très chouette !

Balançoire à George Town

 

J’suis trop petit !!! (George Town, Penang)

 

Sculptures de rue mises en place par la ville de George Town

 

Fondue chinoise aménagée dans la rue (George Town, Penang)

Le reste de l’île

Kek Lok Si Temple

S’il y a bien un endroit qui selon nous mérite le détour, c’est bien le Kek Lok Si Temple ! On a beau en avoir vu un paquet depuis 9 mois, cette succession de temples nous en a mis plein la vue. Avec sa pagode aux 10000 bouddhas et ses lieux de culte posés à flanc de colline et enchâssés dans la végétation, nous lui avons trouvé des airs de cité monastique ancestrale et majestueuse. Complètement fleuris et très bien entretenus, on ne sait plus où donner de la tête tant il y a de décorations, de bouddhas, de gargouilles et de boiseries travaillées. C’est vraiment magnifique, et une véritable ode à la méditation. Le clou du spectacle, situé en haut de la montagne, est la statue pharaonique de Kuan Yin, la déesse de la miséricorde de plus de 30m de hauteur (évidement, pour ne pas changer, elle est en travaux… mais bon 😜)
Ce qui est également étonnant et finalement très représentatif de ce qu’on a vu de la Malaisie jusqu’ici, c’est que pendant notre visite de la pagode bouddhique, l’appel à la prière de la mosquée résonne en contrebas.

Vue dégagée sur le Kek Lok Si Temple

 

L’une des très nombreuses sculptures du Kek Lok Si Temple

Penang Hill

A quelques centaines de mètres se dressent plusieurs collines offrant de jolies vues sur George Town et la baie. Comme on est habitué maintenant, on ne relève même plus… mais évidemment, un épais brouillard en haut de la colline nous bouche la visibilité. Heureusement que nous sommes montés en funiculaire parce qu’on aurait vraiment eu les boules de ne rien voir après 3h de randonnées à pic 😜. En revanche, la vue depuis le train qui monte, parfois à presque 45 degrés, est vraiment impressionnante !
Après ces prises de vues sensationnelles, on décide de redescendre à pied. Mais quelle bonne idée !!!! On avait bien vu pourtant pendant la montée que c’était raide… mais on n’a pas tilté, et puis s’était vraiment joli, mais nos mollets eux, s’en sont souvenus pendant au moins 4 jours ! 😬

ça grimpe à Penang Hill

National Park

L’île de Penang est en partie recouverte d’une jungle épaisse. A l’extrémité Nord-Ouest, se situe le parc national. Après avoir crapahuté un moment dans cette forêt de lianes et de palmiers en tout genre, nous tombons sur la plage qui héberge le sanctuaire de tortues que nous cherchions. En lieu et place de celui-ci nous découvrons 4 bassins riquiqui d’où deux tortues de grandes tailles cherchent désespérément à sortir et 2 autres où sont regroupés des bébés tortues, qu’ils sont censés remettre à l’eau dès l’éclosion des œufs. Aucun panneau explicatif, pas de programme apparent : tu parles d’un sanctuaire…
Comme la randonnée n’était pas folichonne (on est probablement un peu plus exigeants qu’avant 😉), on décide de prendre le taxi boat pour retourner à notre point de départ, et puis ça nous fera voir la côte un peu différemment. « Le bateau sera là dans 15min » nous informe la gentille dame sur le ponton. 1h plus tard, le bateau arrive enfin (à Paris nous sommes à 10min près, ici on serait plutôt à l’heure près… tout est une question de point de vue finalement 😉)
Cette escapade en bateau nous permet de constater à quel point les côtes sont urbanisées et ça n’est vraiment pas jojo (précisons ici que cette expression exclusivement utilisée par Piou, a le mérite d’être moins vulgaire que les propos de Sky).

Double face

Derrière la belle image traditionnelle, les jolies façades colorées et les temples décorés, il y a les voitures, les bouchons et le bruit qui va avec, ainsi que d’affreux immeubles de haut-étages autour du centre classé. On se dit qu’heureusement que ce patrimoine est maintenant protégé par l’UNESCO, parce que le reste oscille entre le sans intérêt et le moche. Cette urbanisation nous rappelle les côtes espagnoles et françaises saccagées par des constructions qui ont oublié de regarder autour d’elles pour s’intégrer à leur environnement…
Même à l’autre bout du monde les problématiques restent finalement toujours les mêmes : environnement vs urbanisation nécessaire du territoire, gestion du tourisme vs appât du gain, avancées technologiques vs traditions… Comment évoluer sans perdre son patrimoine, telle est la question ? (Oui on s’est pris pour Nicolas Hulot avec ce paragraphe ! 😂😂)
Cela étant on a beaucoup apprécié nos quelques jours passés à flâner dans les jolies rues du centre historique, en quête de street art ou de découvertes culinaires. C’est une destination facilement accessible qu’on vous recommande chaudement !

Next Step

Robinson Crusoé est bien loin…

Nos bonnes adresses et infos

Just Inn : Auberge de jeunesse bien placée (le centre historique est facilement accessible à pied, la gare de bus est à 5min et le ferry à 15min). Aucune déco mais le rapport qualité prix est bon, 60RM la nuit pour une chambre double (douche et wc partagés). Le personnel est adorable et de très bons conseils et parle parfaitement anglais

Kedai Kopi Seng Thor : Vendeurs de boissons et street food pas cher du tout (noodle et noodle soupe entre 4RM et 6RM) juste devant le Justs Inn. Il y également une vendeuse de pâtisseries juste à côté. On y a fait tous nos petits-déj 😜

Le White Coffee Café : Un peu plus cher mais plusieurs white coffee, cafés ou thés au lait différents. Très bon Curry Mee et Beef Noodle sur les stands devant.

The Book Sandwich Café : Restaurant chic avec une déco sympa. Les plats sont un peu chers (entre 25 et 40RM) mais vraiment très bons. Sandwich au crabe et pâtes à la langouste excellents.

Chinahouse : Plein de choix de gâteaux, assez cher mais ça change un peu de la nourriture asiatique (entre 14RM et 20RM la part). Les boissons sont par contre franchement chères…

Ros Mutiara Restaurant : Très bon petit restaurant avec plats indiens et malais pas cher pour tester plein de trucs (pas mal de choses autour de 4RM). Boissons peu chères également (entre 2RM et 4RM).

Komtar Bus station : depuis cette gare il est possible de se rendre un peu partout sur l’île.
Le bus 10 au jardin botanique.
Le bus 101 au National park pour 3,40RM par personne
Le bus 204 à Penang Hill pour 2RM par personne
Également possible de prendre le bus direct de nuit pour Kuala Besut et se rendre aux Perenthian pour 50RM par personne

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