Réveils matinaux pour les volcans javanais

La visite de l’île de Java (l’île à l’ouest de Bali) est synonyme pour beaucoup de gens, de randonnées sur les volcans Bromo et Ijen. Ceux-ci sont tellement connus que des agences proposent des tours organisés depuis Bali, le plus souvent 3 jours et 2 nuits avec beaucoup de trajet en minibus, du déplacement en groupe, un timing serré sur place et un budget élevé… Bref, tout ce qu’on aime 😉!
Du coup on a opté pour la solution home made en autonomie, en s’octroyant une petite pause bienvenue entre les 2 volcans, et on n’a pas regretté !

Lac acide et flammes bleues au Kawah Ijen

En traversant la mer après notre séjour détente à Pemuteran, nous passons de Bali à Java. Nous nous arrêtons à Banyuwangi, ville étape pour découvrir le volcan Kawah Ijen, devenu célèbre pour ses flammes bleues (liées à la combustion des gaz sulfuriques au contact de l’air). Pour espérer les voir, il faut réaliser l’ascension du volcan de nuit. La journée, seuls le gaz et le soufre liquide sont visibles.
Le réveil est donc fixé à 00:30. Oui, oui, minuit trente ! Nous sommes complètement décalqués, il faut bien le dire, mais heureux de se lancer dans l’aventure 😊.

Pour se rendre au départ de la randonnée, nous devons rouler 1h30 dans la montagne et dépasser les 2000 mètres d’altitude (bien que Celyne soit devenue une véritable pilote de scooter, on a préféré ne pas s’infliger ça. Nous avons donc opté pour le 4×4 avec chauffeur). De nuit à cette hauteur, il faut clairement sortir les gants et les bonnets !! Il doit faire entre 5 et 10 degrés ! ❄
La montée de 3km pique un peu les cuisses mais après 1h30 de tirage de langue, nous atteignons le sommet ! Mais attention, la randonnée n’est pas vraiment finie puisque nous devons descendre dans le fond du cratère pour aller voir de plus près les fameuses flammes bleues. Faisant fi de l’énorme panneau d’interdiction, notre guide nous mène au pas de course dans les entrailles du monde, tandis que l’on devine au fond d’épais nuages de soufre dans l’obscurité baignée par la lune. On pourrait croire que personne n’aurait la motivation de se lever à cette heure indue, et pourtant il y a un monde fou ! On descend donc en file indienne jusqu’en bas, lampe torche dans une main et masque à gaz dans l’autre.

Immersion dans le centre de la terre (Kawah Ijen, Java)

Au final, les flammes en tant que telles ne sont pas méga impressionnantes (de l’avis de Sky c’est quand même beaucoup d’efforts pour aller voir un butagaz géant), mais se tenir dans le ventre de la terre, pour le coup, ça envoie du lourd ! 😀 Le bruit bouillonnant et les nuages de soufre donnent quelques frissons. Les masques à gaz prêtés par l’hôtel ne sont pas terribles et nous nous rendons compte à quel point les émanations de gaz sont toxiques au moment où on se fait avaler par un nuage de fumée : la sensation de brûlure est vraiment intense, empêchant presque de respirer. Les porteurs eux n’ont pas de masque, simplement un foulard… le quotidien de ces hommes est juste inimaginable ! Cette mine de soufre à ciel ouvert est en effet le théâtre du travail de forçat réalisé par les porteurs qui, 2-3 fois par jour, montent et descendent le volcan avec près de 80kg sur l’épaule pour vendre le soufre récolté. Évidemment, ils sont payés au poids pour un salaire de misère, même si leur revenu est supérieur à celui d’un fermier (8€ par jour en moyenne…).

Les flammes bleues du Kawah Ijen (Java)

 

Les porteurs de soufre (Kawah Ijen, Java)

Le soleil commence à poindre et nous remontons en mode « bouquetins des montagnes » grâce à notre guide de choc, ancien mineur, qui sautille de pierres en pierres comme si de rien n’était. La remontée est ardue mais ça valait le coup de se presser un peu, car à l’aube, le paysage en haut du cratère est vraiment impressionnant et magnifique! 😍
La vue sur le lac acide vert émeraude au fond du cratère est magique (il est considéré comme le plus acide au monde), et l’on reste un long moment en contemplation tandis que les groupes organisés quittent les lieux. Vers 8h du matin, presque tous les touristes sont partis. Nous prenons encore quelques clichés et nous repartons vers l’hôtel, pour passer une journée tranquille.

L’homme face à la nature (Kawah Ijen, Java)

 

Panorama sur le Kawah Ijen (Java)

 

Le magnifique lac acide du Kawah Ijen (Java)

Lever de soleil sur le Bromo

Après une nuit de repos bien mérité, nous partons en direction de Cemoro Lagang pour découvrir un autre volcan emblématique de Java : le Bromo.

Mission n°1 : arriver sur les lieux

Au gré de nos lectures sur le Bromo, un point est revenu régulièrement : les locaux s’occupant des transports dans les environs seraient souvent des escrocs, organisés en « véritable mafia ». En vérité, ce ne sont rien de plus que les arnaques habituelles pour vous soutirer un peu d’argent, et l’on peut passer au travers en se préparant un peu 😊 (on donne tous les détails de tarif et points d’attention dans notre section « infos pratiques » en fin d’article pour ceux que ça intéresse).
On repère donc dans le train les touristes allant au Bromo et on se met d’accord pour rester en petit groupe, histoire de faciliter les négociations de transports une fois sur place. Coup de bol, il y a une indonésienne dans le lot, ce qui facilitera pas mal les choses 😜 ! Arrivés à Probolinggo, nous prenons donc un taxi-minivan pour aller à la station des « minibus publics » menant au Bromo (qui sont en fait complètement privés). Nous attendons une bonne heure que celui-ci se remplisse (le tarif est fixé pour 15 personnes : si on n’est pas assez, il faut que tout le monde accepte de payer la différence pour qu’il démarre…) et nous finissons par arriver en milieu d’après-midi dans le petit village de Cemoro Lagang.
On trouve un homestay pour pas cher et on part se régaler dans un petit warung local avant d’aller se coucher pas trop tard, histoire de dormir quelques heures avant la rando ! 😀

High score sur l’échelle de Hans

C’est reparti pour un réveil matinal, à 3h du matin cette fois-ci (Youhou !! On a gagné 2h30 de sommeil, pas mal !). Ce coup-ci nous avons prévu de tout faire à pied. La fine équipe est de retour pour une nouvelle randonnée matinale afin de se positionner en haut du Mont Penanjakan.
Le début est plutôt cool, mais vers la fin le chemin se transforme presque en petite session d’escalade ! Nous arrivons aux plateformes d’observation 1h30 plus tard et préparons les appareils photos pour le lever du soleil.
Celui-ci pointe le bout de son nez et nous découvrons, avec émerveillement, la chaîne de volcans qui prend forme sous nos yeux. La brume qui les entoure rend l’image féerique. Petit à petit, nous voyons ces volcans en action, crachant leur fumée par à-coups. Le Semeru, très impressionnant par sa taille (3 676 mètres d’altitude), l’est aussi par son activité volcanique, puisqu’il crache une épaisse fumée toutes les 30 minutes environ.
On a sous les yeux un véritable tableau. Les couleurs jaunes et orangées qui flamboient pendant quelques minutes au lever de soleil sont juste à tomber !

Panorama sur les volcans javanais

 

Le Semeru cracheur de fumée (Java)

 

Magnifique paysage également une fois le soleil levé (Java)

L’Indonésie, où comment se faire pigeonner avec le sourire

Sur le chemin du retour, comme nous n’avions rien de précis à faire, nous acceptons la proposition de notre aubergiste-chauffeur de faire un détour (moyennant rallonge financière) par les cascades de Madakaripura.
Grave erreur !! On le sait pourtant qu’il ne faut jamais faire confiance aux indonésiens… mais il avait l’air sympa, on a donc baissé notre garde et paf ! 😂
La petite visite des chutes avant de rejoindre la ville se transforme rapidement en 8km de marche aller-retour (c’est pas comme si on avait déjà fait 12km le matin même…) et en racket bien organisé : il faut payer l’accès aux chutes (qui a doublé de prix en quelques heures), le bus vous dépose à 4km de l’entrée, exprès pour qu’on paye un scooter afin se rendre aux cascades (d’où les 8km 😉) et pour couronner le tout, on vous propose de louer des kway et des claquettes, puisque la fameuse cascade nécessite de passer sous l’eau pour s’y rendre…
Conclusion : on est trempé, avec un portefeuille un peu plus léger, mais on est content quand même 😂😂

Les chutes de Madakaripura (Java)

Pour résumer : Ces deux randonnées nécessitent un petit effort physique (et de se lever comme les poules accessoirement 😜) mais ça en vaut vraiment la peine ! On est super contents de les avoir mis sur notre programme, et c’est pour nous un indispensable lors d’un voyage sur Bali et Java.

Next Step

Vous nous remettrez bien quelques temples pour le dessert ?

Plus de photos ?

C’est par ici que ça se passe !

Nos bonnes adresses et infos

Aller sur Java
Traversée en ferry entre Bali et Java : l’innovation du mois d’août 2018, c’est qu’il est maintenant nécessaire d’acheter une carte électronique de transport (non remboursable évidement) pour payer le ferry. Le trajet est toujours de 6500 IDR par personne, auxquelles il faut ajouter une carte à 20’000 IDR (on vous fait quand même la grâce de pouvoir prendre une carte pour 2 !)

 

Banyuwangi (pour Ijen)
The Antique Homestay : 100’000 IDR la chambre double. L’hébergement n’est pas extra (très sommaire, eau froide sans chasse d’eau) mais très bon rapport qualité-prix, propre, petit dej inclus et super organisation ! Pickup up à l’arrivée et au départ, super tour pour le Kawah Ijen avec guide (on peut rester tout le temps qu’on veut sur place) et très bon plan pour se rendre à Cemoro Lawang en voiture à 200’000 IDR par personne (quasiment le même prix que le train+minibus).
Il y a un food court juste à côté vraiment pas cher et avec beaucoup de choix.

 

Transports pour Bromo
Train entre Banyuwangi et Probolinggo : 4h de trajet et environ 125’000 IDR par personne.

Bemo (Taxi minivan jaune) pour aller à la station de Bus : 5000 IDR par personne. Normalement c’est la ligne C, mais il semble que n’importe lequel peut vous y emmener. Attention, leur arnaque classique est de vous déposer à une agence plutôt qu’à la station (qui se trouve en face du Terminal de bus Bayu Angga, à 8km de la gare de train). Pour éviter cela, ne payez JAMAIS avant la course, utilisez votre GPS pour vérifier que vous êtes au bon endroit, et refusez de descendre si ce n’est pas le cas, en insistant sur le fait que vous savez où vous allez, que vous connaissez car vous êtes déjà venu, etc.. Dans le pire des cas, il vous faudra finir à pied sur 1 ou 2km selon l’endroit où ils se sont arrêtés.
Si vous pouvez, regroupez-vous avec d’autres touristes pour éviter qu’ils ne sortent vos bagages de force (on a lu que c’était arrivé à certains voyageurs).

Minibus pour Cemoro Lawang (Bromo) : Le tarif est en gros de 500’000 IDR pour le bus de 15 personnes, soit 35’000 IDR par tête s’il est plein. Tant que le minibus n’est pas rempli, il faut patienter ou bien accepter de payer le complément pour démarrer. Pour notre part on est arrivés à 8 (on avait recruté dans le train 😀) et on a attendu une bonne heure pour arriver à 12 personnes. Après concertation, on s’est décidé à payer 45’000 IDR par tête pour qu’il démarre sans attendre davantage. On vous conseille de dire au chauffeur que vous avez réservé une chambre au Cafe Lava (même si ce n’est pas le cas) pour limiter les arrêts « prenez cette guesthouse » avant le village.

 

Cemoro Lawang
Teguh Homestay : Homestay propre avec eau chaude et wifi à seulement 150’000 IDR par chambre double. Accès pour les plateformes du lever de soleil sur le Bromo très facile à pied.

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